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LE STRESS : UN FAUX CARBURANT DE LA PERFORMANCE – écrit par N. VERHEYE

3 février, 2022

En introduction, j’écrirai quelques lignes sur que l’on peut entendre par stress. Dans un deuxième temps, une entreprise performante a t-elle besoin de faire du stress un carburant de la performance ? Dans un dernier temps, les limites de ce mode de fonctionnement.

 

Tout d’abord, le stress est un mot aujourd’hui utilisé de plus en plus souvent et derrière de nombreux problèmes de santé rencontrés dans nos sociétés se cache souvent ce mot « Je suis hyperstressé, je ne m’en sors plus, je stresse, j’ai un examen, je stresse… » Le stress est devenu la source de tous les maux…Telles sont les expressions que l’on peut entendre aujourd’hui…Malheureusement, ce mot a une origine bien plus lointaine qu’a ce jour et fait l’objet de nombreuses études depuis le début du siècle (Hans SEYLE a fait de nombreuses études à ce sujet). Dans, un contexte de mouvance général où tout change vite, trop vite et où toute personne est obligée de s’adapter en permanence, Le stress prend de multiples facettes que ce soit au niveau physique, psychologique et / ou émotionnel. L’environnement actuel des rapports sociaux, la vitesse des changements, les troubles de nuisance sonore, visibles, la violence, les embouteillages sont autant d’agents stressants qui peuvent amener l’individu à être en stress permanent, donc « lourd » et ne plus pouvoir « assumer » et le gérer…Il en est de même au travail.

 

Les entreprises doivent s’adapter en permanence à l’environnement économique difficile, la crise, la recherche de nouveaux clients, faire preuve de créativité, être performante mais surtout le rester, ce qui est le plus difficile d’ailleurs. On entend très souvent le discours « Il faut satisfaire les actionnaires qui croient en nous » … Mais qu’est-ce que la performance d’une entreprise ? Atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée en utilisant les outils et moyens qu’elle se donne. A mon humble avis, une entreprise ne peut exister, vivre et devenir performante qu’avec ses hommes. Les salariés représentent son capital humain en lequel elle doit investir.

 

Les technologies évoluent, les méthodes de travail évoluent également (travail en réseau, flexibilité, polyvalence) et par conséquent génère un stress inhérent à tous ces changements. Or l’homme par définition peut s’adapter au changement, et heureusement sinon il n’évoluerait pas, mais peut-être pas de manière rapide et efficace que le souhaite la vie d’entreprise aujourd’hui. Certains seulement.

Ceux-là d’ailleurs ont des postes à responsabilité et ont cette capacité à s’adapter facilement et rapidement. L’entreprise s’appuient sur ces personnes et les « utilisent » comme carburant. Seulement, ce sont des managers qui ont des équipes à encadrer, motiver.

 

Un stress au travail se développe et est marqué par une charge de travail de plus en plus importante, de multiples demandes dans l’urgence, une pression permanente que constitue les licenciements, faillites et l’emploi précaire. Cela peut engendrer une tension générale qui peut amener les salariés à un sentiment de détresse et d’isolement dont le travail est lié à la rentabilité plutôt qu’à un environnement social. Cela ne laisse plus de place aux dialogues et à la communication….

 

Il est donc indispensable que l’entreprise mettent en ouvre les moyens pour diminuer le stress au travail pour qu’il devienne un carburant pour celle-ci. Là encore, elle doit s’adapter au changement…

 

On constate que de nombreuses entreprises mettent en œuvre les moyens de leurs choix et objectifs. Cela dépend bien évidemment des moyens dont elle dispose. Il est clair qu’un grand groupe peut déployer tous les outils (GPEC, stages extérieurs, formations managériales, formation en développement personnel…). Ne parle-t-on pas de stage sur la gestion du stress, la sophrologie…

 

Mais ce n’est pas le cas pour toutes. Les petites entreprises ne fonctionnent pas sur un modèle « actionnaires » et sont peut-être moins confrontées à ce genre de préoccupation.

Y aurait-il eu une prise de conscience de la part des entreprises et des pouvoir publics ?

Pourquoi avoir voté une loi qui oblige les entreprises à rencontrer chaque collaborateur une fois tous les 2 ans pour avoir un entretien individuel ? Un moment d’échange avec les managers pour donner un cap, des objectifs individuels…Il a fallu attendre que des suicides soient mis au grand jour (France TELECOM, RENAULT) pour que les choses changent ou évoluent tout du moins. Ces entreprises n’utilisent-elles pas le stress comme carburant de la performance…Le prix a été cher payé.

Aujourd’hui les risques psychosociaux doivent être inscrits dans le Document Unique des Risques Professionnels et le stress est considéré comme facteur majeur.

Il est géré par les certaines entreprises avec la mise en place de formation telles la gestion du stress, la sophrologie. Des grandes entreprises installent des salles de sport dans leurs locaux pour diminuer le stress. Elles agissent pour le bien du collaborateur et à ce moment là minimise le risque de stress permanent. Elles ont compris l’impact de leurs actions et se donnent les moyens d’atteindre leurs objectifs qui ne sont autres que d’être prospère et génératrice d’emplois. La QVT est ainsi mise en place.

En conclusion, je dirai que le stress doit être utilisé comme carburant de la performance à petite dose et certaines entreprises l’ont bien compris. Mais cela prendra du temps pour changer les choses. Celles qui ne s’adapteront pas et continueront à fonctionner de telle sorte rencontreront des problèmes d’absentéisme, de maladies telle la dépression, la démotivation, les accidents du travail qui auront un impact financier à coup sûr.

Ces éléments n’étant pas ceux de la performance, il appartient aux entreprises à mettre en œuvre ce qu’elles estiment nécessaire à son leur fonctionnement et à leur performance. Tout système a ses limites et le prix à payer doit être à sa juste valeur.

Il faut simplement en prendre conscience et agir en ce sens.

Natacha VERHEYE